Pour ceux qui seraient passés à côté, trop préoccupés qu’ils auraient pu être par l’actualité politique mondiale (autrement dit savoir comment les américains vont appeler notre nouvelle première dame de France et surtout savoir si elle va passer aux grands couturiers), vendredi 18 mai s’est produit un évènement majeur dans la vie des voltés et du reste de la France, que dis-je! de la planète entière! que dis-je de l’univers entier! (bon d’accord pour l’univers j’attendrai que E.T réponde à mes appels. Ce garçon a définitivement un problème avec le téléphone).
Donc, un évènement d’une importance majeure, capitale, primordiale, fondamentale... essentielle? Décisive? Euh, je sèche côté synonyme... Bref, comme disait Pépin, cet évènement c’est la sortie du nouveau livre de Alain Damasio. Rien que ça.
Aucun souvenir assez solide est un recueil des nouvelles de notre Alain, parues éparpillées un peu partout. Et aucun doute à avoir, c’est bien du Damasio pur jus, 100% AOC. On y retrouve son empreinte, cette marque reconnaissable entre toutes, cette capacité à jouer avec les mots, leur structure, leur sonorité et leur poésie. Si beaucoup de petits garçons s’amusaient à démonter leur camion de pompiers pour voir ce qu’il y avait dedans, Alain faisait pareil avec les mots.
On y retrouve également les thèmes chers à l’auteur : la lutte contre l’oppression (ses personnages sont toujours en révolte, ont toujours un combat à mener que ce soit contre l’oppresseur ou contre soit-même), la communauté, le rapport de l’humain aux éléments qu'ils soient naturels ou urbains.
Et puis, il y a la nouvelle inédite Une stupéfiante salve d’escarbilles de houille écarlate. Pour la décrire, un seul mot suffit : Alticcio.
(Vous pouvez également prononcer très rapidement le titre de cette nouvelle devant votre patron. Ça vous donnera une excuse pour ne pas vous excuser pour lui cracher dessus!)
Mon coup de coeur va cependant à deux autres nouvelles. La première, El Levir, est un hommage sublime au livre mais surtout au conteur, cet être indispensable capable de satisfaire notre indéfectible besoin d’imaginaire.
La seconde est l’autre nouvelle inédite Les Hybres, pour la raison simple qu’elle est différente. Donc surprenante. Hommage au travail du sculpteur Jean Fontaine (j’avoue mon inculture je ne le connaissais pas!), cette nouvelle est clairement ancrée dans le fantastique et son style est également beaucoup plus épuré que ce que l’on connaît habituellement de Damasio. Pour dormir moins bête, le travail stupéfiant de Fontaine est à découvrir ici.
Aucun souvenir assez solide est donc encore une réussite. Si vous n’avez jamais lu Damasio, on ne dira jamais assez combien les recueils de nouvelles sont intéressants pour découvrir un auteur surtout quand l’auteur en question s’est révélé plutôt doué pour l’exercice.
Si vous êtes déjà sous le charme du monsieur, aucune hésitation non plus. Tout est là, ce que vous pouviez espérer d’un Damasio et même un peu plus.
Oui je sais, je suis de parti pris mais j’assume alors n’oubliez pas : achetez La Volte, La Volte vous le rendra.
P.S. : et n’oubliez pas non plus que Alain Damasio sera de passage à Grenoble le 30 juin et le 1er juillet.
P.S.2 : interview de Alain Damasio par Jérôme Vincent sur actusf.
P.S.2 : interview de Alain Damasio par Jérôme Vincent sur actusf.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire