L’année dernière aux Quais du Polar, nous avions fini par Caryl Férey, souvenez-vous, et mon amie avait lamentablement raté sa demande en mariage et préféré laisser choir sa bouteille d’eau à la place.
Cette année, nous avons commencé par Caryl, toujours fidèle au poste, et cette fois-ci, je n’allais pas laisser passer l’occasion. J’ai donc fait la demande pour elle. Caryl, surpris, s’est certainement demandé s’il fallait appeler le service de sécurité, avant d’en rire et de me dire : «un peu comme une femme dans chaque port!». Ce à quoi j’ai répondu que oui et que donc, sur Grenoble, c’était bon, le port était occupé et l’attendait de pied ferme. Grenoblois, grenobloises, si nous ne revoyons jamais Caryl Férey dans notre bonne ville, c’est de ma faute!
Une fois que nous avions réglé l’affaire de l’une, il a fallu s’occuper de moi. Car oui, cette année, la gente féminine n’était pas en reste. J’avais pu voir sur son roman Les Apparences une photo qui laissait déjà supposer que Gillian Flynn était une belle femme, mais en vrai... ...du coup forcément, j’ai raté la photo, comme d’hab’!
Sinon, il y a celle-là qui est mieux puisque pas de moi.
Et ce que j’ai fait pour mon amie, je n’ai pas pu le rééditer pour moi! Et pourtant dans ma tête, c’était prêt. «Hello Gillian, you are very, very, very, beautiful and in french we are saying you are a boulette of canon! Do you want to mary me? No! Don’t call service of sécurity! I am not folle, just folle of you!». Mais à la place, n’est sorti qu’un «bonjrushdshdq, khgqsytey». Sa traductrice a dû lui répéter mon prénom. Tant pis, j’ai eu une belle dédicace et un encore plus beau sourire! I’m in love!
Dans la série des «j’en rate pas une», allons prendre l’air cinq minutes. Après Gillian Flynn, il fallait refroidir la machine! Dehors, je regarde un homme nonchalamment appuyé contre une rambarde en train de parler au téléphone. J’interpelle mes amies en leur demandant si ce n’était pas un auteur car son visage me disait quelque chose. Puis d’ajouter «ou alors c’est juste un type qui téléphone» et Kitty de me dire deux minutes après, alors que «l’homme au téléphone» passe près de nous : «oui c’est Jean-Christophe Grangé.» Bravo à moi, preuve est faite que je suis toujours aussi physionomiste et Monsieur Grangé toujours aussi demandé car la file d’attente sera impressionnante mais avec un peu de patience...
Et Jean-Christophe Grangé avec juste derrière lui Diniz Galhos... attention Caryl, il semblerait qu’il y ait de la concurrence pour les futures demandes en mariage!
Deuxième épisode pour la reine de la physionomie : nous apercevons Joël Dicker. Comme ça a priori, on s’en fout un peu, surtout moi puisque je n’avais malheureusement pas du tout partagé l’engouement général pour son roman. Mais c’est l’auteur à côté de lui qui m’intrigue et encore une fois, je cherche qui c’est. Comme il y a pas mal de monde devant la table, je n’ai pas vu de suite les livres devant lui, indices pouvant rafraîchir ma mémoire sur l’identité du Monsieur. J’abandonne car je trouve plus marrant de commenter la situation qui veut que les deux auteurs ainsi côte à côte donnent un portrait marrant d’un avant/après.
Oui, je sais j’ai honte! Norman Spinrad quand même! C’est en revoyant les photos que j’ai tilté et vu les bouquins!
Harlan Coben quant à lui est reconnaissable entre mille et dédicace debout! C’est sympa...ou alors c’est un moyen de prendre la fuite rapidement! Je soupçonne quelqu’un de l’avoir prévenu qu’on arrivait!
Puis nous allons manger et alors que nous en sommes au café, un homme s’installe à la table à côté et se tourne vers nous de manière à nous montrer ostensiblement le badge qu’il a gardé, marqué «journaliste». Amélittérature n’est visiblement pas impressionnée : «moi aussi je vais me mettre un badge, caissière.»
Au moment de payer l’addition, j’envisage de tenter : «I am Gillian Flynn, do you want inviter us to manger?» mais on me fait comprendre que ça risque de ne pas passer. Je voudrais savoir si c’est pour mon accent ou mon physique mais... aucune réponse. Nous réglons donc l’addition.
Et en route pour la conférence «une heure avec Henning Mankell» et à peine arrivées à la Chapelle de la Trinité, il y a déjà plus de deux cent mètres de file d’attente! Nous allons sagement prendre notre tour tout en nous interrogeant sur la possibilité qu’il n’y ait pas assez de places pour tout le monde! Sincèrement, lorsque le jeune homme des Quais du Polar nous annonce qu’il n’est pas sûr qu’à partir de ce niveau dans la file d’attente, nous puissions entrer, «ce niveau» étant évidemment grosso modo là où nous nous trouvons, nous songeons :
a/ à crier «eh! Regardez, il y a Marc Lévy de l’autre côté de la rue!»
b/ à crier «eh! Regardez, il y a Strauss-Kahn qui roule une pelle à Marc Lévy de l’autre côté de la rue!» (potentiellement plus de chance de fonctionner que le petit a/)
c/ à crier «I am Gillian Flynn, let me passer please, Henning waiting after me!»
d/ à renoncer.
Mais grâce en soit rendu à l’optimisme toujours débordant de Kitty! Persévérance payante car nous voyons arriver nos petits tickets d’entrée! Bon la salle est quand même grande et nous sommes au bout mais on s’en fout!!!
Et cela en valait la peine! Quel Monsieur ce Henning! La classe! Nous restons suspendues à ses lèvres pendant une heure et ce ne fut que du bonheur de l’écouter, à l’exception peut-être de la vieille derrière moi qui n’arrête pas de demander d’une voix aiguë «c’est fini? c’est fini?» dès qu’elle entend les applaudissements qui ponctuent certains propos les plus marquants de Mankell. Et sans oublier Kitty qui manque de me péter le nez avec son coude alors qu’elle tente de remettre sa veste car elle a froid! Mais sinon, c’était génial! Aucun regret!
Retour au palais du commerce et petite dédicace de Qiu Xiaolong, très gentil et très studieux.
Puis c’est au tour de Nadine Monfils. Mon livre Les vacances d’un serial killer a malheureusement pris l’eau en raison de la pluie! J’ai un peu honte mais finalement, «il a vécu, un peu comme mémé Cornemuse.»
Dans la série «c’est encore plus drôle quand ce n’est pas nous qui faisons la boulette», Amélittérature entend deux nanas à côté d’elle : «tu crois qu’il y aura Nathalie Nothomb?». Ok, là c’est un peu la formule deux en un!
Amélittérature qui était déçue d’avoir raté Brigitte Aubert le matin aura une deuxième chance. Elle se précipite donc toute joie bondissante vers l’auteur de La mort des bois et lui dit qu’elle l’a adoré au point de le lire deux fois. Brigitte remercie. J’ai bien envie de rajouter «enfin c’est pas bien brillant! Il lui a fallu deux lectures pour comprendre votre bouquin!» mais je m’abstiens!
Brigitte en bonne compagnie car à côté d’elle, Mankell. Trouble la photo? Non, c’est un effet de style!
Mankell toujours difficilement accessible!
Alors que nous sommes sur le départ, joie bondissante pour moi! Je vois Rosa Montero! Holà Rosa! Te quiero mucho! Et hace mucho tiempo que no parlo l’espagnol! Donc espagnol aussi bueno que mi inglès (ou que kinder!). Ça tombe bien! Elle parle plutôt bien le français, ça me facilite la tâche!
Notre grande déception du jour est l’absence de Zoran Drvenkar. Avec stupeur mais sans tremblement, nous voyons l’affreux mot «annulé» sur le panneau. Ben alors Zoran, were are you? I’m not d’accord! Ich been not in Lyon alors que me waiting you!It’s not cool! Yes I am trilinguiste girl! I’m Sorry for Toi!
Bon ça va pour cette fois mais quand même! Enfin, il a fallu compensé notre déception! Dans le désordre, on a aussi vu Jeff Abbott, Donna Leon, Tobie Nathan, Marcus Malte (bon Val, faut songer à faire un ordre de priorité dans tes demandes en mariage! Ça commence à être le bordel là!), Daniel Picouly, Frank Tallis, Gilles Caillot...
Bref encore une excellente journée aux Quais du Polar et un excellent cru pour ceux-ci! Allez on remet ça l’année prochaine les filles.
Et n’oubliez pas : libraire’s not dead.
Et on remercie pour les photos en plus, Kitty à qui tout le monde dit hello.
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