Lorsque la narratrice arrive à Hollywood pour y effectuer une recherche biographique sur Buster Keaton, elle ne sait pas encore que son enquête va bifurquer dans une direction très personnelle, réveillant le souvenir d’Henri, ce frère « différent » qui l’a accompagnée pendant toute son enfance.
Buster Keaton. Il n’en fallait pas plus pour attirer mon attention et me faire céder à la tentation de lire ce roman de Florence Seyvos. Et bien m’en a pris car si Le garçon incassable ne nous donne qu’une biographie sélective de l’acteur phénomène, il n’en reste pas moins un pur moment jouissif de lecture, d’une densité incroyable malgré ces quelques 170 pages, tout en finesse et en délicatesse, avec ces moments de dureté mais aussi de douceur, et surtout une luminosité qui force le respect et le sourire.
Le garçon incassable se lit comme se regarde un album photo : à travers ses moments forts et toute la subjectivité de celui qui a pris les photos.
En faisant un parallèle entre la vie de Buster Keaton, le roi de la chute, et Henri, le frère handicapé de la narratrice, pour qui une flaque d’eau représente un obstacle immense, Florence Seyvos rend hommage à la ténacité de ce frère et de ceux qui ont cru en lui. Elle porte un regard émouvant mais non dénué d’humour sur la différence et sur les relations frères/soeurs, et nous prouve surtout que cet amour fraternel ne dépend pas des liens du sang.
Le garçon incassable est aussi l’histoire de deux destins loin de la facilité, deux vies moins ordinaires chez qui l’adversité a révélé le meilleur d’eux. Ne vous refusez surtout pas cette belle balade entre vieux films en noir et blanc et moments «forrest gumpiens».
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